French Title
LA MÉMOIRE POUR L’OUBLI DANS MÈRE DE WAJDI MOUAWAD
Author ORCID Identifier
Christelle STEPHAN-HAYEK - https://orcid.org/0000-0002-7854-9074
Abstract
“Keeping the memory of past events would contribute to a better knowledge of hazards and to the prediction of future events. » (Reghezza-Zitt, Benitez & Devès, 2020, p. 1) Remembering is undoubtedly the best of mentors. But forgetting would also be a precious ally in the perpetual and daily struggle that is life. Indeed, “it is essential that the brain forgets the unimportant details to focus on what really matters, in our daily decision-making.” (Richards & Frankland, 2017, p. 1083)
What if we remembered to better accept the tragedy? What if writing helped us to understand it better? What if the words saved us from death?
In his play Mother, the third installment in the "Domestics" cycle, an essentially autobiographical work, Wajdi Mouawad, Lebanese-Canadian playwright and director, looks back on his family's exile in the middle of the Lebanese civil war in 1978. Through this work, where the writer plays his own role, the memory of the past is very present, a memory of the still bleeding wound. Mouawad remembers to exorcise the demons that keep haunting him.
In what way is writing (and representing) the memory of the tragedy a work of memory necessary to forget to let oneself die?
We will first consider the mechanisms of memory and forgetting, before turning, in a second part, to the role of theater in the process of remembering, catharsis and overcoming.
French Abstract
« Conserver le souvenir des événements passés contribuerait à une meilleure connaissance des aléas et à la prévision des événements à venir. » (Reghezza-Zitt, Benitez & Devès, 2020, p. 1) Se souvenir est sans doute le meilleur des mentors. Mais l’oubli serait également un précieux allié dans la lutte perpétuelle et quotidienne qu’est la vie. En effet, « il est capital que le cerveau oublie les détails sans importance pour se focaliser sur ce qui compte vraiment, dans nos prises de décision quotidiennes. » (Richards & Frankland, 2017, p. 1083)
Et si on se souvenait pour mieux accepter la tragédie ? Et si écrire nous aidait à mieux la comprendre ? Et si la parole nous sauvait de la mort ?
Dans sa pièce Mère, troisième opus du cycle « Domestiques », œuvre autobiographique par essence, Wajdi Mouawad, dramaturge et metteur en scène libano-canadien revient sur l’exil de sa famille en plein milieu de la guerre civile libanaise, en 1978. À travers cette pièce où l’écrivain joue son propre rôle, le souvenir du passé est bien présent, la mémoire de la blessure encore saignante. Mouawad se souvient pour exorciser les démons qui ne cessent de le hanter.
En quoi écrire (et représenter) le souvenir de la tragédie est-il un travail de mémoire nécessaire pour oublier de se laisser mourir ?
Nous envisagerons, dans un premier temps, les mécanismes de la mémoire et de l’oubli avant de nous pencher, dans une deuxième partie, sur le rôle du théâtre dans le processus de remémoration, de catharsis et de dépassement.
Keywords
forgetting – memory – self-writing – theater – tragedy – Wajdi Mouawad
French Keywords
oubli – mémoire – écriture de soi – théâtre – tragédie – Wajdi Mouawad
Recommended Citation
STEPHAN-HAYEK, Christelle
(2023)
"MEMORY FOR OBLIVION IN WAJDI MOUAWAD’S PLAY MÈRE,"
BAU Journal - Society, Culture and Human Behavior: Vol. 5:
Iss.
1, Article 4.
DOI: https://doi.org/10.54729/2789-8296.1153